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Nous terminerons cet essai par une note amusante que nous conte l’abbé Godet dans ses souvenirs de Jeunesse. En 1870, écrit ‘ il la Fonderie de Rainville fut chargée de faire deux canons pour la garde Nationale de Longny ; malheureusement, celle-ci ignorait la technique de cette fabrication ; lorsque ces canons furent mis à l’essai, il se trouva qu’ils volèrent en éclats sans, heureusement, provoquer d’accidents de personnes car les artilleurs novices avaient eu la prudence de s’abriter assez loin derrière les « sornes » et ne mirent le feu aux pièces que par un long cordeau. La garde nationale fit faire de nouveaux canons par la fonderie de Feings, ceux-ci résistèrent et sont encore visibles, de nos jours, accotés au Monument aux morts de 1870, dans notre cimetière communal.
L’abbé Godet termine par cet article : c’est la fonderie de Rainville , je crois, qui a fondu les quatre statues de la tour Byzantine de l’église de Malétable.
C’est au cours du mois de Mai 1870 que cessa de fonctionner la Forge de Beaumont ; l’arbre de la roue du marteau s’étant rompue, par le milieu, il fallut la réparer mais elle se brisa de nouveau. Dès lors, elle fut laissée en l’état, ce qui provoqua la fin de ladite forge car une nouvelle intervention se fut avérée trop onéreuse ; cependant cette disparition augura également la fin des autres usines de Longny, sauf celle du haut fourneau qui, lui, continua à fonctionner encore quelques temps.
Il ne faut pas, cependant, attribuer à cet accident la fermeture de la Forge. Il s’agit bien, en premier lieu, du traité de commerce (signé en 1860) entre l’Angleterre et notre pays ainsi que du libre échange qui s’en suivit qui mis hors marché nos petites usines. Les industriels Français avaient vivement protesté contre cet accord en demandant un délai qui leur aurait permis de moderniser leurs usines mais c’était déjà un peu tard.
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Le fourneau de Rainville Extrait du voyage pittoresque... dans le Perche "par DUPLAT 1824
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LONGNY se trouvait également devant d’autres difficultés car les voies
de communication étaient inexistantes ;
le coût du transport permettant l’acheminement du Coke (charbon) grevait nos industries nous empêchant d’être concurrentiel face au Fer Anglais ;
Ce dernier, de bonne qualité et traité au charbon arrivait à plus bas prix sur le marché
français, seules les usines françaises munies
de matériel moderne ont réussi à se dresser
contre le marché britannique.
Nos petites usines souvent disséminées dans le Perche, l’esprit peu inventif
des Barons fossiers et de leurs Maîtres
de Forges ne permirent pas de sortir du
marasme ; en avaient-ils envie ? |
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En effet, ces deniers se contentaient de récolter les produits financiers de leur industrie sans jamais penser à se moderniser ; seul, Nicolas LE REDDE, à son époque, a tenté d’évoluer, de mettre en place de nouvelles façons de produire le fer, sûrement trop tard et Le manque « d’exportation » de nos matières sur les régions françaises a pesé lourd dans la balance.
C’est donc en 1870 que la Forge de Longny qui fonctionnait depuis la nuit des temps fermât ses portes pour la seconde fois, mais cette fois-ci pour ne jamais rouvrir. Le fourneau de Rainville, lui, sera productif jusqu’en 1872.
Des études ont été faites par la suite pour évaluer la teneur de minerai restant dans notre région (des carottages jusqu'à 17 m de profondeur sur Moulicent) mais les exploitants n’ont pas cru bon d’investir pour extraire cette matière.
Les restants de fusion de Rainville ont été exportés en Hollande et en Grande- Bretagne pour y être refondus afin d’extraire le minerai subsistant ; en 1900, un petit train faisait la navette entre Rémalard et Rainville afin de récupérer les scories.
Aujourd’hui, des industries modernes ont remplacé notre belle industrie souhaitons qu’elles portent ‘haut et fier’ les couleurs de nos belles et fameuses « FORGE DE LONGNY » |
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Le petit train à Ballaste 1907 , Collection privée
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