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A Longny la révolution a été, comme dans tous les villages de France, une période de Joie et de terreur mélangées mais nous ne trouvons pas trace d’actes barbares occasionnés par les longnyciens eux-mêmes. Il y eut, sans nul doute, des règlements de compte mais nous notons que le plus gros du vandalisme occasionné sur les édifices publics ont été organisés et actés par un certain LACROIX, révolutionnaire de Mortagne, qui en juillet 1793, personnellement, a détruit les statues et la « Piéta »de la chapelle ND de Pitié ainsi que celles de l’église St .Martin. Ce sont les braves femmes de longny qui ont caché, au risque de leur vie, les débris de ces statues aujourd’hui remises en place.
Les Forges ont, encore une fois, été sollicitées par cette République qui, en guerre contre l’Europe entière, se devait d’armer ses soldats. Celles-ci étaient ardemment convoitées par les Chouans qui sont arrivés jusqu'à Mortagne et Bellême en 1800.
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Encore une fois Longny était une place stratégique. En 1794 la Forge de Longny avait fourni à « l’agence des armes portatives » 50 ‘milliers’ de fer, elle est encore à cette époque en réquisition par marché pour la fourniture de 150 ‘milliers ‘ dont 100 ‘milliers’ en fer fondu ».
Le prix du Fer augmentait en même temps que la main d’œuvre, les ouvriers qui avaient fait la Révolution ne voulaient surtout plus travailler dans les mêmes conditions que sous l’ancien régime ; les guerres de la République absorbaient les hommes valides dont les bras manquaient aux Forges ou dans les bois pour la matière première.
Le prix du fer en 1789, le quintal métrique ou des 10 Kg de première qualité fabriqué à Longny était de 50 Francs.
Nous avons de la situation des Forges de Longny une idée exacte car un rapport très précis sur l’évolution de nos forges a été dressé entre 1789 et 1811.
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Illustration édition les Amis du Perche |
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Toujours selon les notes que nous avons retrouvées en 1789, 284 ouvriers travaillaient pour la forge de Longny, 2500 Quintaux de minerai étaient tirés des forêts de Moulicent, 9000 cordes de bois servaient de combustible ; la production était de 12000.Q. de Fonte en gueuses, 3100 de fer en barre, 3800 de fer de fonderie, 600 Q. d’autre espèce. Nous retrouverons également le salaire moyen des ouvriers dans l’Orne en 1789 qui était de 0,90 F à 1,10 F par Jour.
Le prix moyen du Minerai était de 0,55 F à 0,70F le Quintal, le charbon de bois coûtait 6,50 à 7,50 F la Corde. Les révolutionnaires ayant fait un inventaire complet de l’industrie française, nous retrouvons, avec plaisir, énormément d’informations sur cette époque.
De tradition orale, il nous est transmis, par des anciens de Longny, que le Chêne qui est au fond du verger de Rainville aurait été planté à la Révolution par les ouvriers de la Forge et, en effet, si nous tenons compte de sa circonférence, il s’avère qu’il n’y a qu’un différentiel de 50 cms avec le chêne de Marie Antoinette qui était au château de Versailles, ce que nous tiendrons pour vérité.
En 1794 le Citoyen GONTAUT est propriétaire des forges et le Citoyen DURIER en a le fermage ; deux affineries et une chaufferie forment le corps de forge. Il est coulé, au fourneau de Rainville, qui est en feu dix mois de l’année un million de gueuses qui produisent une fabrication de 7 à 800 milles de fer dont moitié est fendu ou simplement aplatis à la fenderie.
Monsieur Guy Richard fait remarquer dans son ouvrage « les forges Normandes en 1794 » que le fer de Longny est plus doux et plus ductile que tous ceux qui se fabriquent dans le département de l’Orne.
Mais déjà, à cette époque, les prix de revient augmentaient et la fonte de Rainville et le Fer de Beaumont n’était plus concurrentiel car les Forges de Longny continuaient à chauffer leurs fours au charbon de bois alors que, dans l’Est de la France ou dans les Forges de Normandie, une mutation s’était déjà opérée et la chauffe se faisait au charbon de Terre ; ce ne sera qu’en 1845, que Mr Leroux mentionnera le fonctionnement du Fourneau de Rainville à l’aide d’une machine à vapeur.
En 1771, les usines de Longny écoulaient leurs produits dans notre région , les tréfileries , les cloutiers et les Maréchaux étant leurs principaux acquéreurs ; elles produisaient pour les usines de l’Aigle , Verneuil , Chartres et Orléans, toujours dans les notes de Mr Leroux, on peut lire que, vers le milieu du XIX° siècle, les débouchés de ces usines étaient uniquement les départements de l’Orne, de l’Eure et Loir et de la Sarthe.
Si les arches du Pont des Arts à Paris ont été fondues à Tourouvre, les Piliers et la structure de la Halle au Vin de Bercy à Paris ont été fondus à Rainville.
Les différents Maîtres de Forges qui se succédèrent tentèrent les uns après les autres de moderniser la Forge mais l’éloignement des routes principales et le prix du charbon découragèrent les plus vifs défenseurs de notre industrie Locale.
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